3. Les Églises Cathares

Il est fréquemment fait allusion dans les documents romains aux Églises qui avaient adhéré à la doctrine apostolique et qui revendiquaient une succession ininterrompue de témoins depuis les premiers jours de l'Église. Les membres de ces congrégations furent souvent nommés Cathares (Purs), bien qu'eux-mêmes ne se donnèrent jamais ce nom. Ces Églises étaient très répandues de la mer Noire à l'Atlantique. Ces Églises nombreuses en Orient subsistèrent jusqu'en 1453, année où Constantinople fut prise par les Turcs mahométans. Ailleurs en Orient, elles suivirent la montée mahométane. Les turcs agrandissaient leur religion par une Inquisition terrible « croit en Mahomet ou meurt ». Cependant, les Églises purent continuer leur œuvre dans des pays moins zélés. On retrouve de leurs traces en Russie, en Chine, en Mongolie, en Asie et en Afrique, tandis qu'en occident, certaines sont demeurées jusqu'à nos jours. En divers lieux, ces Églises portèrent des noms différents donnés par leurs persécuteurs, soit : Novatien, Pauliciens, Bougoumile, Vaudois, Albigeois, Loollars, Hussite, Béghards, Anabaptiste, Baptiste. De récentes recherches archéologiques démontrent hors de tout doute que ces Églises y comprit les Églises Nestoriennes se fréquentaient, et que ces frères et sœurs dans le Seigneur était très zélés dans leur œuvre de missionnaires. Aussi regardons leur évolution dans le temps.

a. Les Pauliciens

Ces Églises furent nombreuses, attachées aux Saints Ecrits. Leur enseignement venait des temps apostoliques. Ces Églises avaient été fondées par les apôtres. Elles étaient situées dans l'Asie mineure, en Arménie, autour du mont Ararat et au-delà de l'Euphrate. Ces croyants furent appelés Pauliciens ou Thonraks par leurs persécuteurs qui ont détruit leur littérature. On les a accusées des pires déviations, mais les fouilles récentes ont démontré que leurs membres étaient bien des frères et sœurs dans le Seigneur. Théodora, impératrice de Byzance (842-867) aurait, dit-on, fait martyriser plus de cent mille de ces croyants allant jusqu'à les empaler. On retrouve trace d'eux jusqu'aux environs de l'an 1143. Byzance, via l'Église catholique, leur fit la chasse sans répit. Pris entre la poussée islamique inquisitrice et celle de l'Église catholique, ils durent changer d'endroit ou être victimes de l'Inquisition.

b. Les amis de Dieu

L'empereur Constantin sympathique aux Pauliciens en fit émigrer un grand nombre aux Balkans et en Bulgarie. On les nomma « Bogoumiles[168] ». Les nombreuses persécutions de Byzance ont forcé ces croyants à se déporter en Serbie, en Bosnie, en Hongrie vers 1140. En Bosnie, le chef du pays Koulin embrassa le Bogoumile; et cela devint la religion du pays. La même décision fut prise par le prince d'Herzégovine et par l'évêque catholique romain de Bosnie. Puis les frères gagnèrent la Dalmatie et la Moravie. Encore au 17 ieme siècle, on retrouvait des congrégations de Pauliciens à Philippolis, au nord du Danube et dans d'autres parties de la Bulgarie. Quant aux Cathares, signifiant « vie pure », les Églises étaient répandues de la Mer Noire à l'Atlantique[169].

Aidé du roi de Hongrie, le pape Innocent III exerça une forte pression sur Koulin. Il dut faire soumission à Rome en 1203. Le peuple refusa de se rétracter. Alors le pape ordonna aux dominicains chargés de l'Inquisition d'être zélés en moyens de torture. Vers 1389, le roi Sigismond de Hongrie battit l'armée Bosniaque. Alors la persécution frappa à nouveau. En 1450, 40 000 bogoumiles passèrent la frontière de l'Herzégovine, où le prince Stefan Vuktchich les protégea. Vers 1464, la Bosnie passa aux Turcs. Le peuple étant en grande partie Bogoumile préféra les Turc à l'Inquisition. La Bosnie devint musulmane. Ils n'ont laissé qu'une maigre littérature. Leurs relations avec les plus anciennes Églises de l'Arménie, de l'Asie mineure, des Abligeois de France, des Vaudois et d'autres en Italie, les Hussites de la Bohême, montrent qu'ils partageaient avec les croyants la même foi et la même vie. Ils formaient le trait d'union qui reliait les Églises primitives des montagnes du Taurus, en Asie Mineure, à leurs frères dans la foi des Alpes italiennes et françaises. Leurs pays et leurs nations furent perdus pour le Christianismes du fait de la persécution acharnée que l'Église Catholique Romaine leur a infligée via les rois de la terre.

c. Les Albigeois

Ces fiers chrétiens, issus des Églises cathares qui affirmaient avoir reçu leurs écrits des premiers apôtres, vivaient dans le Languedoc, la Provence et le Midi de la France. Cette civilisation était plus avancée que le reste des autres pays, d'autant plus qu'il s'agissait des terres les plus fertiles de France. On leur attribua le nom de Albigeois, bien qu'eux-mêmes, ne se donnèrent jamais ce nom. La plupart du temps, ils étaient appelés les «parfaits» ou les «purs» et étaient très attachés aux Écrits Saints. La coutume catholique de l'époque étant de donner à ces Églises apostoliques des noms de doctrines opposées au Christianisme afin de justifier leurs actes de bassesses, puis de faire disparaître leurs écrits pour mieux justifier l'histoire.

 

Pour vivre en paix avec une Église catholique romaine envahissante et condamnant par hérésie tout ce qui n'avait pas consonance catholique. Bon nombre d'entre eux se dirent catholiques, bien qu'ils étaient cathares. La noblesse les protégeant. Le pape et le roi de France convoitant ces terres fertiles firent alliance. Le roi n'interviendra pas directement, mais obligera les féodaux à s'y engager. Raymond VI fut excommunié (1226) par le pape Innocent III en Provence; et les autres prélats et dirigeants ont tenu tête à la papauté. Innocent III, en 1209, proclama une croisade : des indulgences furent offertes à tout croisé qui voulait participer au ravage avec perspectives de pillage et de la licence. Cela attira trois cent mille hommes.

 

La répression dura de 1208 à 1244. La croisade sous Simon de Monfort fut sanglante. Il massacra bon nombre d'Albigeois. Le 22 juillet 1209, la ville de Béziers est tenue de remettre 222 cathares. La ville refuse, Simon de Monfort dit «Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens », les croisés ont tué en une journée entre 25 000 et 30 000 âmes, femmes, enfants, prêtres. Puis Monfort annonce la nouvelle au pape Innocent III en ces termes : « Les nôtres n'épargnant ni le rang, ni le sexe, ni l'âge, ont fait périr par l'épée environ 20 000 personnes et, après un énorme massacre des ennemis, toute la cité a été pillée et brûlée. La vengeance divine a fait merveille». Elle flamba pendant deux jours. Simon de Monfort mourut en 1218, atteint d'une pierre. En 1229, tout le Languedoc avait été saccagé, massacré, brûlé et pillé par la croisade. La croisade s'étendit de 1209 à 1229. En 1229, l'Inquisition fut sacrée une institution permanente par le concile de Toulouse sous le pape Grégoire IX et on interdit la lecture de la Bible aux laïcs. L'Inquisition installée dans le voisinage de Narbonne allait parachever de détruire les Albigeois (1229-1244). Les Églises maintenant la sainte doctrine apostolique seraient dorénavant clandestines en France.

 

Ces Églises existèrent du temps apostolique jusqu'à la fin du treizième siècle. La majorité de la population était cathare. Aucun historien ne peut donner de chiffres précis quant à la population. Mais le chiffre de un demi-million ne serait pas considérable. Elles refusaient une Église d'état et croyaient au Salut par la Grâce. Les Écritures contribuaient à corroborer leur base dans la foi.

d. Les Vaudois 70-1700

Ces Églises ont existé dès les premiers temps apostoliques. Il est même probable qu'elles aient été fondées par l'apôtre Paul lui-même. Elles étaient concentrées principalement dans la vallée des Alpes du Piémont, en France, en Italie, en Autriche, en Allemagne, en Suisse et en Bohême. Le nom de Vaudois fut associé par l'Église catholique romaine après l'Inquisition à Pierre Valdo, marchand et banquier prospère. Il fit traduire certaines portions des Écritures en langue romande. Il était un réformateur avec des liens très intimes avec les Vaudois. Il mourut martyr sous l'Inquisition en Bohême en 1217. Pierre Valdo créa l'Église « les pauvres de Lyon » qui subsista de 1180 à 1818 et qui influencera grandement Huss. Cependant, les Églises vaudoises descendaient des Cathares qui avaient reçu directement leur enseignement des temps apostoliques.

 

À l'abri des guerres dans leurs montagnes, ils avaient su conserver les Écritures et le modèle apostolique pur. Leurs Églises avaient de nombreux missionnaires qui enseignaient la bonne nouvelle à travers l'Europe. Ainsi, comme le rapporte l'inquisiteur Reinerius, mort en 1259 : «Parmi toutes ces sectes, existantes ou non, nulle n'est plus dangereuse pour l'Église catholique romaine que celle des Vaudois, et ceci pour trois raisons. La première, c'est la longue durée de cette hérésie, car on croit qu'elle existe depuis le temps de Sylvestre, selon d'autres, dès les temps apostoliques. La seconde, c'est que les Léonistes se trouvent un peu partout; il n'y a guère de pays où il n'y en ait pas. La troisième, c'est que si toutes les autres sectes horrifient leurs auditeurs par l'énormité de leurs blasphèmes contre Dieu, les Léonistes ont une grande apparence de piété, ayant une conduite pure devant les hommes, s'attachant avec foi aux choses de Dieu, ainsi qu'à tous les articles de confession de foi. Seulement, ils blasphèment l'Église romaine et le clergé, et la multitude des laïcs n'est que trop portée à les croire». En 1689, leur chef Henri Arnaud disait : «Même les adversaires des Vaudois déclarent que leur religion est aussi primitive que leur nom est vénérable», en citant Reinerius l'inquisiteur dans un rapport au pape : «Ils ont existé de temps immémorial». Puis Arnaud poursuit :«Il ne serait pas difficile de prouver que cette pauvre bande d'hommes fidèles habitaient les vallées du Piémont plus de quatre siècles avant l'apparition de ces personnages extraordinaires, Luther, Calvin et d'autres lumières de la Réformation. Leurs Églises n'ont jamais été réformées, c'est pourquoi elles portent le titre d'évangélique. Les Vaudois descendent en fait de ces réfugiés d'Italie qui après que saint Paul eut prêché l'Évangile dans ce pays, abandonnèrent leur belle contrée et, comme la femme mentionnée dans l'Apocalypse, se cachèrent dans ces montagnes sauvages où, jusqu'à ce jour, ils transmirent de père en fils l'Évangile dans toute sa pureté et simplicité, tel que l'avait prêché saint Paul ». Lorsque les Vaudois prirent contact avec les réformateurs (Calvin et Luther) du seizième siècle, ils dirent : «Nos ancêtres nous ont souvent raconté que nous existions depuis les temps des apôtres. Cependant en toutes choses nous sommes d'accord avec vous et pensons comme vous. Depuis les jours apostoliques nous sommes restés fermes quant à la foi». Le pape inquisiteur Innocent III leur rendit un beau témoignage bien malgré lui, mais que voulez-vous, il faut croire qu'il portait bien son nom : « Parmi les Vaudois, les laïques éduqués se chargeaient de la prédication, et que les Vaudois ne voulaient pas écouter un homme en qui Dieu n'était pas ».

 

Ces frères et sœurs croyaient au Salut par la Grâce. Ils étaient attachés à la doctrine apostolique dans toute sa pureté et simplicité. C'était des hommes ayant en eux les fruits de l'Esprit-Saint. Ils ne se disputaient pas sur la théologie et laissaient l'Esprit de Dieu agir en toute liberté, lorsque la Bible n'était pas tranchante sur certains sujets. Ils se transmettaient encore les dons par imposition des mains comme les apôtres. Ils avaient une conduite exemplaire, ne mêlait pas l'Église et le gouvernement. L'Église étaient purement laïque, il y avait les apôtres, les anciens et les diacres. Les apôtres étaient des missionnaires se promenant comme marchands, ayant des études médicales pour guérir les malades, et ils prêchaient la bonne nouvelle deux par deux dans tous les pays. Ils se promenaient comme les apôtres, sous la couverture de marchand à cause de l'Église catholique romaine. Les anciens voyaient à instruire les frères et sœurs de la congrégation. Les diacres pourvoyaient au besoin de l'Église, logement, hôpitaux et autres besoins de l'époque. On croit que ce sont les Vaudois qui créèrent les Béghard, ces « maisons de Dieu », ici et là dans les différents pays où pauvres, handicapés et personnes âgées étaient pris en charge. Ils ne demandaient ni d'aumône, ni ne mendiaient et c'était des frères et sœurs dans le Seigneur qui administraient ces établissements. Rapidement, l'Inquisition ferma ces établissements, mit les occupants à mort et confisqua les biens pour les remettre aux franciscains. Les persécutions de l'Église catholique romaine firent perdre des trésors à l'Église Universelle. Jusqu'en 1150, à Cologne existait, une Église vaudoise datant des temps apostoliques. À Metz, une Église importante fut détruite et brûlée; c'était le lieu principal d'entreposage des traductions de la Bible.

 

La paix dans les vallées vaudoises fut troublée à partir de 1359. L'archevêque d'Embrun, Pierre de Mont, organise une expédition militaire dans les vallées alpines. En 1380, le pape Clément VII envoya un moine comme inquisiteur. Durant treize ans, 230 personnes montèrent sur le bûcher et leurs biens furent répartis entre les inquisiteurs et les magistrats du pays. À l'hiver 1400, bon nombre d'entre eux durent évacuer leurs maisons et gagner les montagnes où femmes et enfants moururent de faim et de froid. Au XVe ième siècle, la population de Valpute fut décimée. Puis, les Vaudois furent massacrés et mis aux galères dans la Provence, la vallée de Durance. Cette région dévastée par des épidémies et la peste avait besoin de main d'œuvre. Alors, l'évêque de Marseille signa avec les hérétiques des « Actes d'habitations», leur accordant des concessions. Ces gens continuèrent à lire leur Bible, sans prêter serment à l'Église catholique romaine. Mais, en 1545, ils vont être décimés en quelques jours, tués ou envoyés aux galères, l'histoire se souviendra du massacre du Luberon. L'Inquisition massacra les habitants de Merindol, Aigues. Loumarin et Murs. Bref en 1486, une bulle du pape Innocent VIII autorisa l'archevêque de Crémonie d'extirper les hérétiques, et 18000 hommes de guerre envahirent le territoire Vaudois. Les lieux saints furent détruits et pillés. Parmi ces Églises, une assemblée qui aurait été fondée par l'apôtre Paul lui-même, dernier vestige des temps apostoliques. Alors, les paysans commencèrent à combattre les hommes de sang, au nom de la légitime défense. Fort des moyens mis à leur disposition et du territoire escarpé, ils repoussèrent l'ennemi. Cette guerre allait durer plus de cent ans.

 

Qu'arriva t-il aux Vaudois? Ils étaient pris entre une Église inquisitrice protestante et une Église catholique inquisitrice pleine d'hérésies qui venaient de massacrer une bonne partie de leur population. Parce que leurs pensées et leur croyance étaient conformes avec le protestantisme, en 1532, l'Église vaudoise signa, à Chanforan, un accord avec la nouvelle Église Réformée de Luther. Naturellement, les Vaudois s'étaient enquis de sa foi, sous Frédéric, et Luther se servira de la Bible des Vaudois comme comparatif pour traduire la sienne. En 1560, l'Église vaudoise en France grandement persécutée disparaît, le mouvement se fondra avec l'Église Réformée de Calvin. Celui-ci révisa la Bible des Vaudois.

 

On doit à ces Églises d'avoir, par leur haut état moral et apostolique, influencés les nobles et les rois de l'Occident. Elles ont fait un ministère d'évangélisation incroyable chez les peuples de l'occident. Elles ont réveillé les populations vis-à-vis des hérésies de l'Églises catholique romaine, en faisant naître des réformateurs au sein même du catholicisme. Elles ont remis doucement et simplement le flambeau au réformateur, la Parole de Dieu.

De nombreux Vaudois gardèrent des Églises indépendantes. De nos jours, elles existent encore. Je me demande si la réception des dons de l'Esprit-Saint par l'imposition des mains a été préservée. Certaines Églises émigrèrent en Amérique et en Afrique sous d'autres dénominations chrétiennes. Elles influencèrent les huguenots, les Églises walonnes, les lollards.

e. Les Huguenots

Les Huguenots étaient des chrétiens évangéliques qui se réunissaient pour l'adoration et la lecture de la Bible. Ils n'avaient aucune organisation centrale et résidaient dans plusieurs parties de la France. Leur nombre devait varier entre 2 millions et 2,5 millions d'âmes. S'agissait-il, de descendants d'Églises cathares ayant survécu silencieusement aux persécutions? On croit qu'il s'agit d'un mélange de quelques Églises primitives du temps des apôtres et d'un puissant réveil spirituel. Aussi, la reine mère Catherine de Médicis écrit au pape en ces termes : « Le nombre de ceux qui se sont séparés de l'Église catholique est si grand qu'il n'est plus possible de les contraindre par des lois sévères, ou par la force des armes. Du fait que des nobles et des magistrats se sont joints à eux, leur puissance s'est accrue. Ils sont si fermement unis et acquièrent chaque jour une telle force que, dans toutes les parties du royaume, leur influence est formidable ».

 

Il y avait deux mille cinquante Églises en France, une population de quatre cent mille hommes pouvant faire la guerre chez les Huguenots. L'Église dominante, la noblesse, l'Inquisition et les croisades avaient sans cesse réprimé les frères et sœurs dans le Seigneur. Comme ils étaient près de la réforme; ils espéraient accélérer le processus pour former comme en Suisse (1519) une Église réformée protestante. En réalité, il ne s'agissait que d'une question de temps vu leur nombre grandissant avant que le roi accorde la réforme. Les plus audacieux gagnèrent sur l'ensemble; et en octobre 1534, ils placardèrent partout, même à la porte de la chambre du roi, un long article intitulé « Articles véritables sur les horribles, grands et insupportables abus de la messe papale, inventée directement contre la Sainte-Cène de notre Seigneur, seul Médiateur et seul Sauveur Jésus-Christ ».

 

Immédiatement, le clergé monta le roi contre les Huguenots. Plusieurs frères furent dénoncés et envoyés au bûcher. Les persécutions commencèrent, ni la Suisse, ni l'Allemagne n'étant en mesure d'aider les frères. En 1572, un mariage fut arrangé entre Henri de Béarn, roi de Navarre et chef du parti Huguenot, et Marguerite, fille de Catherine de Médicis, sœur du roi de France. Les maisons des Huguenots furent marquées; et moins d'une semaine après la cérémonie, ce fut le massacre de la St-Barthelemy. Les hommes du roi massacrèrent hommes, femmes et enfants dans Paris et la Seine. Une guerre sans répit allait plonger la France dans la misère pendant 20 ans. En 1594, le cardinal de Richelieu combattit avec tant de vitalité qu'il prit la ville forte de La Rochelle : les Huguenots venaient de cesser d'être une force militaire.

 

Le cardinal Richelieu leur donna dans une assez large mesure beaucoup de liberté. Cela allait durer jusqu'à la mort de Mazarin en 1661. Louis XIV prit le pouvoir et appliqua des règles pour les huguenots. Leurs enfants à la naissance leurs étaient enlevés et confiés à des couvents. Les dragonniers, soldats sans morale, habitaient avec eux, en les outrageant, les torturant pour les obliger à se « convertir » au catholicisme; sinon ils étaient tourmentés jusqu'à la mort. S'ils essayaient de s'enfuir et étaient pris, l'homme était condamné aux galères à vie et la femme à la prison perpétuelle. Les meilleures gens de la nation quittèrent tout pour le plus grand appauvrissement de la France et gagnèrent les pays comme la Suisse, la Hollande, le Brandebourg, les Iles Britanniques et autres pays, enrichissant les nations qui les accueillirent par leurs talents d'agriculteurs, de commerçants, d'industriels, d'hommes politiques et militaires, d'artistes et de scientifiques. Cette Église en s'effritant par la persécution ne put jamais nous révéler si des Églises datant des temps apostoliques avaient rejoint leur mouvement. L'Histoire ne nous laisse rien d'eux.

 

Cependant, la révolution française sera une conséquence de la persécution faite aux Huguenots. Cela devait arrêter dans le temps la transmission de la monarchie et l'Église unie à l'État.

f. Les Églises des frères et des sœurs dans le Seigneur

En réalité, l'Église des frères et des sœurs aux douzième et treizième siècles basée sur le modèle apostolique était si considérable qu'elle offrait un réel obstacle à l'Église catholique romaine. Pour cette raison, le pape Grégoire VII (1073-1085), en proclamant le pape chef suprême universel, se plaça au-dessus des rois de la terre. Du même coup, il avait autorité pour renverser tout serment fait à un souverain. Cela revenait à dire aux souverains : « Faites comme souverain catholique ce que le pape demande; sinon par des tractations à travers la noblesse ou autres royaumes catholiques annulant tout serment ou un clergé montant la population à la révolte, vous perdrez votre trône ». Car ne l'oublions pas lorsqu'un souverain devenait catholique, l'Église catholique romaine exigeait, que le pays et sa population soient catholiques, sous peine d'hérésie au Moyen-Âge.

 

Dans ces circonstances, des armées furent levées contre les frères et les Églises détruites. Mais fondé sur le modèle des apôtres, là ou une Église s'éteint, une autre naît. Ainsi, le pape Innocent III en 1210 établit l'Inquisition puis lève une deuxième croisade contre les Églises des Cathares. Par la suite, en 1229, il rend l'Inquisition permanente. En 1263, un décret du pape Grégoire IX déclare « Nous excommunions et frappons d'anathème tous les hérétiques, Cathares, Patarins, Pauvres de Lyon, Arnoldistes et autres, quel que soit leur nom, car bien qu'ayant différentes faces, ils sont réunis par la queue ». Malgré cela, les Églises basées sur le système scripturaire avec la lecture de la Bible et la doctrine pure des apôtres sont si nombreuses que les inquisiteurs eux-mêmes déclarent dans leur registre, comme l'inquisiteur David d'Augsbourg : « Auparavant les sectes n'étaient qu'une et maintenant elles s'unissaient en face de leur ennemis ». Ces notes éparses, choisies, parmi beaucoup d'autres, suffisent à montrer que les Églises primitives étaient très répandues en Europe aux douzième et treizième siècles ; « qu'en certains pays, elles jouissaient d'une assez grande liberté; tandis qu'ailleurs elles étaient exposées aux plus cruelles persécutions ».

 

En 1302, le pape Boniface VIII publia une bulle déclarant que la soumission au pape romain était nécessaire pour le salut de tout être humain. L'empereur Louis de Bavière se mettant à la tête du mouvement de protestation contre cette prétention; le pape jeta l'interdit sur la majeure partie de l'empire. Cela allait donner une assise à l'Église réformée et au protestantisme. Ainsi, les royaumes tombèrent dans la valse des papes. L'Angleterre par son éloignement et son territoire stratégique éloigna la couronne du clergé catholique et mit fin rapidement à l'Inquisition. Le pape Sixte V en 1587 décida, avec Philippe II de ramener l'Angleterre dans le giron des pays catholiques. On mit au point une stratégie qui se solda par une défaite de l'Invincible Armada dans la Manche entre le 31 juillet et le 8 août 1588. L'Espagne y perdit sa flotte, instrument de son hégémonie mondiale. Alors, le pape renonça à l'espoir de reprendre l'Angleterre dans son giron et se dispensa de payer l'Espagne que, par contrat, il s'était engagé à financer. L'Angleterre devenant libre devint une terre de libération pour les frères et le protestantisme. Nous reviendrons au cours de ce chapitre à ces années historiques de la Réforme.

 

L'Inquisition déclenchée en 1209 par Innocent III allait assurer une source d'argent considérable dans les coffres de l'Église catholique romaine via le séculier. L'ordre des Dominicains fut spécialement fondé pour cela. Les Dominicains pillèrent les frères et sœurs dans le Seigneur, les juifs, les hommes de science; et tout ce qui ne s'identifia pas bientôt à l'Église catholique romaine comme le mentionne la bulle du pape Boniface VIII en 1302. Les historiens affirment que plus de huit millions d'hommes furent tués par l'Inquisition catholique romaine en Europe seulement. À ceci, on ne compte pas ceux qui en sortirent appauvris, décimés et déchirés. Bref, ils étaient devenus de vrais légumes humains. Nous ne comptons pas la pauvreté engendrée par ses vices chez les familles où le soutien de famille en était frappé. Nous ne comptons pas l'Inquisition en Amérique qui pourrait donner des chiffres encore plus tragiques. Également, nous ne comptons pas les croisades et les massacres imposés par l'Église catholique contre les frères chrétiens. Assurément, nous ne compterons pas non plus son silence vis-à-vis du massacre des Juifs en contrepartie d'un impôt perçu chez la population allemande et italienne durant la Seconde Guerre mondiale. Nous ne compterons pas non plus ces millions d'âmes à qui elle a voilé le Salut éternel. Parce que celles-ci ont cru à son hérésie et à ses mensonges. Elles ont cru qu'elle avait été la seule Église à subsister au temps et qu'elle détenait les clés du ciel. L'Église Catholique Romaine ivre du sang des saints pour préserver son mensonge et maintenir un haut clergé afin de s'enrichir en se juxtaposant avec l'État a rejeté Christ et la Bible. Elle a perdu les âmes de tous ceux qui ont cru en son hérésie plutôt que de lire les Écritures et d'accepter le Salut par la Grâce. Indubitablement, l'Église catholique romaine a maintenu la population laïque dans un haut degré d'ignorance, elle a contribué à l'appauvrissement des nations du Moyen Âge par des guerres causant, la peste et la faim. Par ces politiques d'arrérages, de pillages et de massacres, elle a bafoué comme tous les antéchrists de la terre, les droits et libertés les plus élémentaires des hommes. Elle a par ses agissements empêché entre autres que les hommes, femmes et enfants de ces temps aient une meilleur qualité de vie, et ce en brimant la communauté scientifique d'inventions qui auraient pu être bénéfiques pour les nations.

 

Jusqu'à la Réforme, les frères et sœurs des Églises primitives non liées à une Église d'État et ceux sortis des milieux catholiques empruntant le modèle scripturaire des Églises cathares, ils ont veillé au grain par la traduction en langue de l'écriture. Ce sont ces fidèles chrétiens qui passeront à travers l'Inquisition et les persécutions. Ils seront le fer de lance, la lumière des nations jusqu'à la Réforme.

 

Parmi ces frères ayant renié la foi catholique pour s'attacher à celle des frères, il y eut Pierre de Bruys et Henri de Lausanne ancien moine. Durant vingt ans, ils ont instruit la population en voyageant en Dauphiné, en Provence, en Languedoc, et en Gascogne[170]. Pierre Bruys fut brûlé à St-Gilles en 1126 et Henri de Lausanne, mourût en prison en 1147.

 

François D'Assise (1209) crée l'ordre des Franciscains, le pape Innocent III accepta l'ordre avec beaucoup de réticences. Évidemment, prêcher à la manière des apôtres lui déplaisait-il? L'ordre connut un franc succès chez les laïcs et il fallut créer des tiers-ordres. Quoiqu'il en fut, de son vivant François vit l'ordre remis entre les mains de hauts membres du clergé dont la vision était beaucoup plus axée sur la machine monétaire que celui-ci venait de créer. François d'Assise mourut en 1226. En 1318, le pape Jean XXII frappa d'hérésie l'enseignement que le Christ et ses apôtres ne possédaient rien. L'Ordre devint un instrument de mal et d'actif agent d'opposition. L'histoire a prouvé que tout mouvement spirituel est condamné lorsqu'il s'enferme dans les limites de l'Église catholique. Cet ordre pilla et massacra «les maisons de Dieu » installées dans tous les pays pour les gens nécessiteux qui avaient été fondées par les Églises cathares et les réformateurs ayant adopté le modèle apostolique comme Église. Les gens œuvrant dans ces maisons étaient appelées Béghards ou Béghines. La plupart de ces « Maisons de Dieu » furent protégées par le Seigneur; et survécurent au temps.

 

Les corporations devinrent le moyen de rejoindre les peuples et d'annoncer la bonne nouvelle avec l'Écriture, à une époque où le simple fait de posséder une Bible était punissable de la peine de mort. Du treizième au seizième siècle, ces corps de métiers comme : les tisserands, les maçons, les cordonniers, les peintres, les marchands, bref les artisans étaient des frères et sœurs dans le Seigneur. Chacune de ces corporations guildes, était très puissante. Elles possédaient leur propre organisation et maintenaient des relations étroites avec les autres corporations. L'une des plus puissantes corporations était celle des ouvriers du bâtiment, appelé « maçons ». Qui aurait pu soupçonner de simples artisans d'être en réalité des docteurs des Saints Écrits? Beaucoup de gens n'ayant rien à voir avec ces métiers comme des dames, des marchands, des clients et d'autres, devenaient membres de la corporation en offrant une contribution minimale, un pot de miel ou une bouteille de vin. Ces membres étaient souvent plus nombreux que les ouvriers eux-mêmes. Car ces corporations leurs procuraient un refuge contre la persécution et une occasion d'entendre la Parole de Dieu. Ces ouvriers ont laissé dans le temps un passage de leur spiritualité. On admire encore de nos jours les œuvres sur les bâtiments qu'ils ont laissées à l'humanité. Les corporations voyageaient partout en Europe : Portugal, Espagne, Angleterre, Bohême, Allemagne, Suisse, Autriche, Italie, France et autres pays. De cette façon, ça et là s'ouvraient des Églises des frères. À un endroit un ouvrier avec sa famille disparaissait pour devenir ministre du culte. On le remplaçait en recrutant un nouveau frère qu'on oublierait à un autre endroit avec sa famille, le bon fruit se multipliait avec l'aide du Saint-Esprit.

 

Quant au sujet des Frères et Amis de Dieu, des Lollards, des Béghards, des apôtres Vaudois, Thomas D'Aquin nous dit : « Ils sont extrêmement nombreux en Italie, en Allemagne et en Provence, où on les appelle Béghards et Béghines. Quelques-uns les nomment «frères », ou « les pauvres en cette vie », ou encore « apôtres ». Les apôtres et Béghards n'ont point de domicile fixe, n'emportent rien lorsqu'ils voyagent, ne mendient jamais et ne travaillent pas. C'est là ce qu'il y a de pire, car autrefois, ils étaient maçons, serruriers, etc. ». Puis, nous dit : « cette hérésie s'est si bien répandue parmi les prêtres et moines, que l'Alsace en est remplie ». Persécutées, les Églises apostoliques n'ont laissé que très peu d'écrits. Les noms de leurs principaux érudits ont été salis et calomniés. L'Église catholique a fait des efforts énormes pour falsifier ou faire disparaître totalement leurs écrits. De toute façon, ces petites Églises apostoliques lisant l'écriture ayant dans leur communauté une vie exemplaire passèrent silencieusement au travers du temps. La mort de Louis de Bavière et l'élection de Charles IV (1340) allaient donner les assises pour traquer ce que l'Église catholique appelait les hérétiques, mais pour nous ce sont les frères et sœurs dans le Seigneur. Naturellement, Boniface IX (1389-1404) publia un édit ordonnant d'employer tous les moyens possibles pour se débarrasser du fléau de l'impiété hérétique. Malheureusement, la plus grande partie de l'Europe devint la scène d'exécutions les plus cruelles de beaucoup de ses meilleurs citoyens. Bien que l'œuvre continuât son chemin, ou une Église se fermait par affliction, une autre ouvrait, ailleurs peut-être dans un autre pays. Il fut dit par les anciens des différentes congrégations persécutées, dont il était devenu difficile pour les croyants de se rencontrer : « Que chaque père de famille devienne prêtre chez lui et qu'il conserve la lecture régulière de la Bible, jusqu'au temps où la persécution cessera ».

 

En Angleterre, on persécutait très peu les hérétiques contrairement au continent européen. La royauté était très consciente des écarts et erreurs de l'Église dominante. Aussi, l'Église était maintenue subtilement à une certaine distance des décisions prises par la royauté. Les Lollards se chargeaient de rappeler aux gens du pays, les différences doctrinales entre les Écritures et les hérésies de l'Église catholique romaine. Mais Henri IV pour plaire au clergé, décréta que les hérétiques seraient punis de la peine de mort par le feu. Ils furent peu nombreux à subir ce sort. Henri VIII rompit avec le pape, se proclama chef de l'Église et spolia les monastères, sans rien changer à la religion. Sous Elisabeth I (1558-1603), l'invincible armada sera vaincue avec l'aide de Dieu, et le maintien de la dynastie catholique subventionnée par le pape tombera. L'Église anglicane se rapprochera du calvinisme en matière de foi mais conserva une organisation hiérarchisée, sur le modèle catholique. John Wicleff, éminent lettré d'Oxford, traduit la Bible en anglais. Sa traduction de la Bible accomplit une révolution de la pensée anglaise. Car la Bible anglaise est devenue l'une des plus grandes puissances en faveur de la justice que le monde ait connu. Wicleff à l'aide de traité populaire enseigna l'écriture au peuple. En conséquence, il créa des bandes de prédicateurs itinérants. Son influence devint telle que même ses ennemis ne parvinrent pas à l'ébranler. Son groupe avec l'aide des Lollards évangélisa l'Angleterre, le pays de Galles et la Hollande. Il mourut paisiblement à Lutterworth, le dernier jour de l'année 1384. Sur les écrits de Wicleff, un certain John Ball proposa une révolte des paysans (1377-1381), disant : « De quel droit ceux qui s'appellent seigneur, dominent-ils sur nous? À quel titre ont-ils mérité cette position? Pourquoi nous traitent-ils comme des serfs? Puisque nous descendons des mêmes parents, Adam et Ève, comment peuvent-ils prouver qu'ils valent mieux que nous, si ce n'est qu'en exploitant nos labeurs, ils peuvent satisfaire leur luxe orgueilleux? Quand Adam labourait et que Ève filait, où était le gentilhomme? ». De nos jour, on pourrait dire : Quand Adam labourait et que Ève filait, où étaient les hommes d'argent et les hommes politiques qui détruisent la planète? Lentement et péniblement, ils obtinrent gain de cause, tout comme ils ont obtenu l'abolition de l'esclavage. Ce furent encore les Écritures, agissant sur les consciences, qui contribuèrent le plus puissamment à cet heureux résultat. Parmi les étudiants étrangers de Wicleff, il y avait un dénommé Jérôme Prague. Aussitôt qu'il arriva dans sa ville natale, plein de zèle, il se mit à enseigner. Parmi ceux qui furent profondément touchés, se trouvait Jan Huss.

 

Jean Huss, docteur en théologie et prédicateur à Prague, est confesseur de la reine de Bohême. Ce frère, par son éloquence et les écrits de Wicleff, convertit des peuples au Seigneur. Il faut dire que ces peuples étaient déjà fortement influencés par les Vaudois. Bref, les Slaves, les Tchèques, les Allemands, les Teutons, les Moraviens et bien entendu la Bohême. L'archevêque de Prague par le biais du pape excommunia Huss, mais le roi de Bohême, la noblesse, l'université et la majorité du peuple soutinrent Huss dans sa doctrine. Il fut invité au concile de Constance par le pape et l'empereur Sigismond lui délivra un sauf-conduit, lui promettant absolue sécurité s'il venait au concile. Content d'exposer au concile la sainte doctrine des apôtres basée sur l'écriture, il vint. Immédiatement, il fut jeté au cachot et brûlé par le feu. Pour justifier cette action le concile promulga un décret solennel (1415) – soi-disant une décision infaillible dictée par le Saint-Esprit   comme quoi l'Église catholique romaine n'est pas tenue de tenir parole à un hérétique.

 

Le pape ordonna des croisades contre les hussites. Alors, Jean Ziska entraîna les frères paysans et les armées du pape furent mises en déroute. L'Église catholique romaine fut obligée de pactiser avec les hussites. Au concile de Bâle en 1433, on leur reconnut le droit de prêcher librement la Parole de Dieu, de prendre la Sainte-Cène sous les deux espèces, d'abolir la possession des biens temporels par le clergé, et ils abolirent plusieurs autres lois oppressives pour les frères. En réalité, le pape avait peur d'une poussée hussite jusqu'à Rome. Après la défaite des croisades, toute concession était bonne. Mais, comme il ne reconnaissait aucun serment fait à un hérétique, ce pacte n'avait pas grande valeur. Dans ces pays, existait également l'Église de l'Unité des frères.

 

La relation existant entre les Églises cathares et les frères d'Allemangne et de Tchécoslovaquie, de Bosnie, de Moravie, les frères en France, en Italie, en Espagne, au Portugal, dans les Pays-Bas et en Angleterre est indéniable du fait qu'ils avaient un même catéchisme dans leur langue propre. On en connaît plusieurs éditions, imprimées entre 1438 et 1530.

 

Dans les Pays-Bas, rattachés aux frères, il y avait les frères de la vie commune qui au début du quinzième siècle établirent un réseau d'école à travers les Pays-Bas et le nord-ouest de l'Allemagne. Pour sa part, la Belgique avait avec l'aide des Vaudois, établi un réseau assez considérable d'Églises walonnes.

 

Or, du XIe siècle jusqu'au XVIe siècle et plus encore, l'Église selon le modèle pur des saintes Écritures a subsisté aux persécutions de l'Église Catholique Romaine s'étant alliée au roi catholique. À travers le temps, les Églises Cathares aidèrent les réformateurs à l'aide de traduction biblique et de catéchisme. Dans certains pays très catholiques, l'infiltration, l'évangélisation et la création des Églises se faisaient par les corporations et le phénomène de multiplication attribuable au Saint-Esprit. Elles étaient partout en Europe; l'Église catholique romaine les combattaient mais ne pouvait les écraser.



[168] E.H. Broadbent, l'Église ignorée, page 61. « Quelques-uns dérivent le mot Bogoumile du nom d'un homme éminent sous le règne du Czar bulgare, Pierre (927-968). On les appelle parfois Bulgares. Bogoumiles est le pluriel d'un mot slave, d'où la forme usuelle de l'Occident, Bogoumiles. Des mots semblables sont constamment en usage dans les pays slave. En Yougoslavie, les Bogomolici sont ceux qui prient Dieu (Bogu=Dieu et moliti=prier). Il n'est guère douteux que les Bogomili aient été appelés ainsi parce qu'ils frappaient leurs contemporains comme étant des gens qui vivaient dans la paix et la communion avec Dieu ».

[169] E.H. Broadbent, l'Église ignorée, page 66.

[170] E.H. Broadbent, l'Église ignorée, page 91. « Bernard Clairvaux, à l'époque l'homme le plus puissant d'Europe. Bernard trouva les Églises désertées et le peuple entièrement détourné du clergé. Toutefois, l'éloquence et l'autorité de Bernard n'arrêtèrent temporairement le mouvement qui ne dépendant pas d'un homme, était d'ordre spirituel et influençait toute la population ».