2. La Théocratie en Israël

[3]Puisque les nations se détournaient de Lui, Dieu les abandonna provisoirement. Dans son incompréhensible patience, Il leur laissa même, dans une large mesure, le gouvernement du monde. Mais Il ne renonça pas pour autant à son dessein. A travers Abraham, Il suscita un peuple nouveau qui devait assurer à la fois la restauration de son autorité ici-bas et le salut du monde. Et tout naturellement, pour rendre ce peuple heureux et capable d'accomplir sa mission, le Seigneur l'érigea en théocratie. Il chercha ainsi à reconquérir une base parmi les hommes d'où pourrait partir un peu plus tard sa grande offensive contre le mal. C'est pourquoi il déclara à Israël:

 

... je vous ai portés sur des ailes d'aigle et amenés vers
moi.
Maintenant, si vous écoutez ma voix, et si vous gardez
mon alliance, vous m'appartiendrez entre tous les
peuples, car toute la terre est à moi;
vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une
nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux enfants
d'Israël. (Exode 19: 4-6)

 

En parlant de l'établissement du peuple en Palestine et du partage du territoire, il ajouta:

 

Les terres ne se vendront point à perpétuité; car le pays
est à moi, car vous êtes chez moi comme étrangers et
comme habitants. (Lévitique 25 :23)

 

Aussi, lorsque les Israélites proposèrent à Gédéon d'établir une dynastie dont il serait le chef, ce dernier repoussa leur offre en soulignant les droits de l'Éternel:

 

Les homme d'Israël dirent à Gédéon: Domine sur nous,
et toi, et ton fils, et le fils de ton fils, car tu nous as
délivrés de la main de Madian.
Gédéon leur dit: Je ne dominerai point sur vous, et mes
fils ne domineront point sur vous; c'est l'Éternel qui
dominera sur vous. (Juges 8: 22-23)

 

Enfin, les prophètes reconnurent pleinement cette souveraineté du Seigneur sur Israël lorsqu'ils s'écrièrent:

Car l'Éternel est notre juge,
L'Éternel est notre législateur,
L'Éternel est notre roi:
C'est lui qui nous sauve... (Esaïe 33:22)
Et
Ainsi parle l'Éternel, roi d'Israël et son rédempteur,
L'Eternel des armées :
Je suis le premier et je suis le dernier,
Et hors de moi il n'y a point de Dieu.
(Esaïe 44:6)

 

Malheureusement, le peuple d'Israël se lassa vite du régime de la théocratie; il trouva pénible d'obéir directement à l'Éternel, d'avoir sans cesse à trembler devant lui et de ne pouvoir, comme les autres nations, se livrer aux penchants de son mauvais cœur. Il demanda donc à Samuel de lui donner un roi qui, pensait-il, en partageant ses défauts, serait moins sévère et plus facile à influencer. Dieu dit à Samuel: «... ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi qu'ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux (Samuel 8: 7) ».

 

Il est impossible à l'homme de servir deux maîtres; dès le moment où Israël voulut un roi, il rejeta la souveraineté de Dieu. Ce fut donc à l'encontre de la volonté de Dieu et par une révolte ouverte contre lui que la théocratie prit fin sur la terre et en Israël. Mais comme elle est l'unique forme de gouvernement qui puisse plaire au Seigneur et faire le bonheur de l'humanité, le plan divin, mis de côté pour un temps, ne manquera pas d'être repris et totalement accompli. Dieu aura le dernier mot et il établira finalement son royaume ici-bas.

 

En ce qui concerne la manière d'être agréé par Dieu après leur mort. De la chute d'Adam jusqu'à Moïse les hommes fonctionnaient selon leur conscience. Bien sûr à certaines occasions on voit des hommes offrir des holocaustes. Ils étaient conscients que c'était par le sang qu'ils obtiendraient un jour le pardon de leurs péchés. Ils mourraient dans l'espérance que Dieu les sauve par la foi. Leur âme allait dans le « séjour des morts »; et ceux qui avaient été en conformité avec Dieu furent libérés par la résurrection de Christ.



[3] Le retour de Jésus-Christ par René Pache, Éditions Emmaüs, 1806 Saint-Légier sur Vevey, Pages 42-43, Texte intégral.